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Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Perdu, Charles reste dans son bureau un petit quart d’heure avant de finalement se redresser, écrasant sa cigarette. Il a conscience de ne pas avoir correctement agi et il faut qu’il aille présenter des excuses à son tour, maintenant qu’il s’est calmé et qu’il ne risque pas de dire quelque chose de fâcheux sous le coup de la colère. Ca ne lui ressemble pas, cette colère, d’ailleurs. D’un soupire contre lui-même, il finit néanmoins par monter doucement les escaliers pour accéder aux chambres de l’étage, conscient de ce qu’il doit faire. Finalement, il toque tout doucement à la porte de la chambre de Lorna, attendant un mot avant d’entrer lentement. Au milieu de la pièce, il se sent mal à l’aise. Lui qui a toujours vécu dans l’optique de tout pardonner à David, il n’a jamais vraiment pensé à en vouloir à quiconque. Cette situation est nouvelle et il ne se sent clairement pas à l’aise. Pourtant il approche doucement, venant s’asseoire au bout du lit de l’adolescente.

— Excuse-moi pour tout à l’heure Lorna. Je ne suis pas en colère contre toi, je te le promets. La journée a simplement été longue et … et bien les adultes aussi craquent, parfois. Tu sais… je n’ai jamais eu d’adolescente de ton âge à gérer et longtemps, j’ai cru que David n’arriverait jamais à cet âge. Pour tout t’avouer… ça me fait peur. J’ai peur parce que je n’ai pas su trouver les mots pour toi, et que je n’ai pas su trouver les mots pour ton frère et ta soeur.

Soupirant doucement, il finit par se redresser après une vague caresse rassurante sur la main de la jeune femme et il lui sourit lentement.

— J’espère que tu ne m’en voudras pas trop longtemps. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais le moi savoir, d’accord ?

Finalement, Charles quitte la pièce en espérant avoir réussi à apaiser les choses. Il passe rapidement voir Wanda et Pietro pour les câliner rapidement, puis David qui accepte enfin que son père le prenne dans ses bras. Soulagé, c’est l’esprit un peu plus apaisé que le télépathe va donc prendre un verre dans son bureau avant de finalement sentir la présence d’Erik. Conscient qu’il lui doit également des excuses, il se dirige vers la terrasse et pose son paquet de cigarette entre eux, après s’être assis à côté du manipulateur de métal. Un regard vers ce dernier, il se rend compte que son esprit est totalement fermé à la moindre intrusion. Et ça lui fait mal au coeur, à Charles, que cet homme se ferme à lui et l’empêche même de partager la moindre émotion. Est-ce que cet incident vient de les éloigner ? Au fond de lui, il espère que non. Parce que ce qu’ils ont partagé était un moment intense, quelque chose qu’il n’a pas envie d’oublier.

— Je ne suis vraiment pas doué avec les enfants, n’est-ce pas ?

Un léger soupire retentit et le professeur expulse la fumée de sa cigarette d’un souffle.

— J’ai été présenter des excuses à tes enfants Erik. Je me suis excusé d’avoir été froid tout à l’heure et je ne leur en veut pas. Lorna est une adolescente, elle a beaucoup de choses sur la conscience qu’elle avait sûrement besoin de dire et je suis heureux que son esprit se soit apaisé.

Charles vient poser sa main sur celle d’Erik qu’il serre tout doucement. Il la serre d’un espoir qui rayonne en lui, d’une plainte d’un apaisement à venir. Il n’a pas envie d’être en conflit avec cet homme ni avec ses enfants. Charles est un homme qui aime la paix et qui aspire à cette dernière, après tout.

— J’espère que tu ne m’en veut pas. Ne m’en veut pas toi aussi, s’il-te-plaît…

Murmure-t-il, presque désespéré. Parce que, pour une raison qu’il ignore, l’idée même qu’Erik lui en veuille lui serre le coeur.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Lorna se redresse quand quelqu’un toque à sa porte. Elle s’attend presque à voir son frère et sa soeur débarquer, comme ils font souvent après ce genre de journée compliquée. Elle murmure un « entrez ? », un peu hésitant et elle est surprise de voir Charles s’avancer pour s’assoir au bord de son lit. D’abord, elle est sur la défensive parce qu’elle craint qu’il vienne lui dire des choses qu’il n’a osé dire devant Erik, mais se détend en écoutant ses excuses. Et elle hoche la tête positivement une fois pour lui indiquer qu’elle aussi, accepte ses excuses. Et un autre acquiescement pour lui faire comprendre qu’elle n’hésitera pas en cas de besoin. Le coeur un peu plus léger, elle se recouche pour s’endormir, rassurée.

Les jumeaux sont dans un demi-sommeil quand Charles vient les voir à leur tour, et c’est Pietro - le plus nerveux des deux, dans le sens où le moindre bruit le réveille et l’incite à bouger -, qui réveille Wanda. Eux ne comprennent pas trop pourquoi le télépathe s’excuse, mais tous deux acquiescent en souriant au brun d’un air rassurant. Ils lui disent même qu’ils l’aiment beaucoup et qu’ils aiment bien être avec lui, ce qui est une belle victoire en soi. Que ces deux-là ne comprennent sans doute pas encore le fait d’être trop rancunier, comme Lorna, ou comme leur père qui n’a tendance à n’absolument rien pardonner. Et eux aussi, se recouchent, tout heureux. Maintenant, ils espèrent que ça va bien se passer entre Erik et Charles.

Erik est totalement inconscient du petit tour que fait le professeur avec ses enfants - et David, se contentant de réfléchir, calculant mentalement ce dont il aura besoin pour reconstituer un dossier pour ravoir une nouvelle maison. Il se frictionne les mains, tournant la tête vers Charles quand il l’entend approcher, ne bougeant pas d’un pouce au moment où son amant d’une nuit s’assoit à côté de lui. Zieutant un instant le paquet de cigarettes, il se permet d’en prendre une et de se l’allumer, soufflant vers le ciel, la fumée de la cigarette se confondant avec la buée de l’air froid. Il laisse Charles parler, fixant le vide un instant, se soutenant d’une main à la marche sur laquelle il est assis, avant de fermer les yeux.


Dès demain, je chercherai une maison pour déménager, se contente-t-il de répondre au télépathe après avoir bien écouté ce qu’il a à lui dire.

C’est bien, que le professeur se soit excusé. C’est bien, qu’il aie fait le tour des enfants pour leur parler et les rassurer mais Erik Magnus Lehnsherr est sans doute plus têtu qu’une bourrique elle-même et tout ce que peut dire Charles, ça n’y changera pas. Seuls ses enfants sont capables de lui faire changer d’avis et bien à contrecoeur.

– Je ne t’en veux pas, Charles, parce que j’ai déjà expliqué à Lorna que, comme nous étions chez toi, nous devons tous obéir à tes règles. C’est bien ce que tu as fait avec eux, j’imagine qu’ils ont dû être rassurés. Mais… Ça ne me fera pas changer d’avis.

Lentement, Erik rouvre les yeux pour expirer, soufflant la fumée par le nez. Il baisse un instant les yeux vers la main de Charles qui serre la sienne, et ne bouge pas pour autant. Ils ne devraient pas. Parce qu’ils n’ont eu qu’une histoire de sexe, qu’il n’y a eut aucun sentiment derrière. Ça n’est pas bien, compte tenu de la décision de l’Allemand mais il ne parvient pas pour autant à retirer sa main. Il est las de s’énerver contre le monde entier, et à aucun moment il n’en a voulu à Charles pour ce qu’il a pu dire. Il n’a pas frappé ses enfants, il s’est contenté d’imposer les règles de sa propre demeure à ses invités. Quoi de plus normal ? Erik est quelqu’un qui a tendance à les briser, les règles. Mais depuis qu’il est à Oxford, les choses ont changé. C’est sa fille qui est un peu trop comme lui qui brise les règles à sa place, mais elle a compris avec cette soirée qu’elle ne doit plus le faire sous aucun prétexte, que Charles n’est pas là pour jouer le méchant, mais qu’il cherche aussi à préserver David.

Et rassure-toi, tu es un bon père.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Cette révélation attriste Charles plus qu’il ne devrait se l’avouer, plus qu’il ne devrait en ressentir l’impact. Il s’est attaché à cette famille. Il s’est attaché à ces enfants qu’il voit tous les jours en cours, à Lorna qui est une jeune femme fabuleuse lorsqu’elle ne cède pas à la colère. Ca lui fait du bien, de savoir des Mutants sous son toit mais en parfaite santé et sachant qu’ils ne craignent rien ici avec un puissant télépathe pour les protéger et un puissant manipulateur de métal. Mais surtout, Charles s’est attaché à Erik. Ca n’était qu’une nuit, c’est vrai. Une seule et unique nuit qui n’avait pour but que de les aider à se remettre sur les rails, à se laisser aller juste le temps de quelques heures. Et pourtant, le professeur avoue sourire bêtement en pensant à cet homme parfois, en se remémorant ses baisers. Il se sert de l’excuse du froid extérieur pour enlever sa main, glisser ses deux bras autour des siens pour se frictionner légèrement et se réchauffer.

— C’est une bonne chose que tu veuilles trouver un endroit pour ta famille mais Erik, tu es le bienvenue ici, vraiment.

Bien sûr qu’il est normal de vouloir avoir son propre endroit plutôt que de dépendre de la gentillesse d’autrui et sans doute Erik est-il bien trop fier pour continuer à vivre ainsi. Et il ne lui en veut pas, Charles; vraiment. Il comprend, parce que lui aussi a cherché une maison à acheter sitôt David en route. Il pense alors rapidement, se disant qu’il pourrait très bien aider à son tour. Payer une partie d’une maison pour ne pas qu’Erik ait l’impression de profiter de la richesse d’un homme, pour ne pas qu’il se sente inutile. Il pourrait étudier en secret son budget et ainsi lui décrocher des visites auxquelles il ne pourrait même pas prétendre d’habitude. Il pourrait simplement l’aider à mieux vivre et cette idée le rend perplexe, se demandant comme l’Allemand pourrait bien le prendre. Alors pour le moment il préfère ne pas y penser, fixant devant lui en continuant de fumer sa seconde cigarette de la journée. Des années qu’il n’en avait pas eu besoin à ce point. La journée a vraiment été longue et éreintante.

— Ils ne doivent pas obéir à mes règles, cependant, nous pouvons en trouver tous ensemble pour le temps que vous passerez ici afin que tout se passe bien. J’ai conscience que David demande énormément de concessions et de sacrifices et j’ai fais ces sacrifices toute ma vie sans me poser la moindre question parce que c’est mon fils et que tout père en ferait de même. Mais tes enfants ne comprennent peut-être pas bien, et j’aimerais qu’on leur explique tous les deux que l’on doit trouver un accord tous ensemble pour que ça se passe bien.

C’est ce qu’ils doivent faire tous ensemble, oui. S’asseoire autour d’une table, profiter du weekend qui se profile le lendemain soir et puis parler de tout ça. Définir des règles simples mais concises pour que tout le monde puisse vivre tranquillement. David demande un certain niveau d’adaptation et cette après-midi même l’a prouvé; quand son univers est chamboulé, quand on ne respecte pas scrupuleusement ses habitudes bien ancrées, l’enfant ressent une angoisse qu’il n’arrive plus à gérer. Et lorsque David angoisse à ce point, ça fatigue énormément le télépathe qui se sent alors obligé de se consacrer entièrement à son enfant pour éviter que les dégâts soient plus violents encore. Après tout, le pouvoir de cet enfant pourrait être sans limite s’il le laissait aller et Charles n’a pas envie d’en arriver à une catastrophe violente qu’il ne saurait gérer.

— Tu es un bien meilleur père.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Je me doute que je suis le bienvenue ici, sinon tu ne m’aurais pas proposé de nous installer chez toi aussi gracieusement, répond Erik calmement.

L’Allemand soupire légèrement en se massant la nuque, attrapant le briquet pour rallumer sa cigarette qui vient de s’éteindre et tirer lentement dessus. Cette situation est gênante pour lui. Jamais, de sa vie, il n’a profité de qui que ce soit, de quoi que ce soit. Il a toujours tout eu tout seul, avec beaucoup de mal parfois, ou avec plus de facilité, ça dépend des fois évidemment. Mais actuellement, ça le gêne et le dérange d’être aussi à l’aise, sans rien donner en retour. Charles est généreux, mais l’homme au magnétisme refuse de se reposer sur ses lauriers, à savoir de profiter sans rien payer. C’est évident que le télépathe ne manque et ne manquera jamais d’argent mais par principe, Erik ne veut pas en profiter.


En réalité, pas besoin de règle, du moins autre que celles de bases. La politesse, rester à table le temps du dîner, se coucher sans rouspéter. Avec la journée d’aujourd’hui, crois-moi que mes trois petits monstres vont se calmer. Même Pietro est resté très silencieux et quasiment immobile.

Erik énonce les faits naturellement. C’est certain, que ses trois enfants vont être calmes les jours qui suivent, peut-être les semaines. Quelque chose qu’ils ont appris à la dure et qui marquent leur esprit un peu plus brusquement que par la douceur. Une méthode qu’Erik emploie avec eux par moment. Il n’y a jamais de deuxième fois avec l’Allemand. Il y a un seul avertissement et après il sévit. Lorna l’a défié une fois comme ça. Elle ne l’a plus jamais refait. Pareil pour Pietro et Wanda qui ne voulaient pas obéir à leur père une fois. Plus jamais ils n’ont recommencé. Pas que le rouquin soit particulièrement sadique avec ses méthodes, seulement dur, de manière à ce que les gens comprennent très vite quel est son point et qu’il ne compte vraiment pas plaisanter.

J’ai moi-même un souci avec les règles, ricane-t-il. Alors je n’en imposerai pas à mes enfants. En revanche, tout ce qu’ils font comme bêtise, ils le font une fois et jamais deux, parce qu’ils connaissent les conséquences. Ils apprennent sur le tas et même si ça semble un peu radical, c’est comme ça qu’ils sont bien élevés.

Il sait que ses ex-compagnes désapprouveraient ses méthodes mais elles ne sont plus là, malheureusement, pour en parler et lui dire ce qui est bien de faire ou non. Que les enfants ont besoin de stabilité. Mais pour un jeune père - en dépit de ses trente-cinq ans, Erik a été papa pour la première fois à ses dix-huit ans -, célibataire de surcroit, il est obligé d’imposer son autorité très vite ou alors il sera submergé. C’est un papa aimant, qui donnerait sa vie pour ses enfants, mais jamais il n’hésite à les recadrer ; en douceur ou un peu plus fermement.

Je ne pense pas être meilleur qu’un autre. Je ne le prétendrais pas non plus.

Erik écrase de manière négligée le reste de mégot contre la terrasse, en laissant échapper un soupir, à mi-chemin entre le contentement et juste le fait d’être là, à ne rien faire, dans un silence quasi-parfait, seulement entrecoupé de leurs voix. Sans cri, sans larme, sans rien. Juste deux hommes qui discutent. Puis il tourne finalement complètement les yeux vers lui pour l’observer attentivement.

Écoute, Charles. Ça me gêne de profiter de ton hospitalité ainsi. Je sais ce que tu vas dire, mais je ne trouve pas ça correct de m’installer chez quelqu’un gratuitement sans rien faire, ou sans rien donner en retour.

Il prévoyait de dire ces mots plus tard mais il doit le dire au professeur, que ça le gêne, et que c’est aussi un des facteurs qui le poussent à vouloir partir. D’une, parce que leurs familles sont trop différentes, de deux parce qu’il ne peut pas rester ici indéfiniment, de trois parce qu’il a l’impression de profiter grassement de quelque chose sans rien donner en retour et pour ses principes, c’en est trop. Il cherche déjà comment rembourser cet homme qui en fait beaucoup trop pour lui, les sourcils froncés dans une concentration et une réflexion évidente, cherchant une solution à ce problème - qui est un problème uniquement qu'à ses yeux.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Charles se sent étrange. Il se sent vraiment étrange parce qu’il a pris la main d’Erik contre la sienne et que ce dernier ne lui a pas retourné ni le moindre geste, ni le moindre regard. Charles se dit que c’est parce qu’ils ont été clair dès le début, après tout. Pas de sentiments, pas d’attachement, seulement un coup d’un soir pour se laisser aller et rien de plus à attendre. Seulement voilà, le télépathe se surprend à attendre quelque chose alors qu’il ne devrait pas. Et il se déteste pour ça, parce qu’il ne devraient pas penser tout ça. Il ne devrait pas laisser son coeur ainsi aller pour un homme qu’il connaît à peine. Erik pourrait bien essayer d’attirer sa confiance pour le dépouiller et le mettre à la rue après tout; mais Charles fait trop rapidement confiance, il aime foncièrement les gens et il se rend compte maintenant que c’est un défaut. Que ces sentiments qu’il sent croître en lui sont une malédiction. Déglutissant doucement, il termine sa cigarette et l’écrase dans son cendrier de poche qu’il garde toujours dans la poche interne de sa veste avant de le se ranger, fixant droit devant lui, incapable de soutenir le regard d’Erik pour le moment.

— Tu as raison, mais un enfant a aussi besoin de stabilité, à mon sens. Un enfant à besoin d’apprendre les limites mais doit également faire ses propres erreurs. Et c’est difficile parce que nous voudrions les protéger contre le monde entier.

Ca oui. Charles le sait bien, qu’il a envie de protéger tous ceux qui ont besoin de l’être du monde entier. Parfois, il aimerait faire la classe à David à la maison ou même lui payer un précepteur personnel pour qu’il n’ait pas à se confronter au monde et à ses difficultés. Parfois, il aimerait enfermer son propre enfant dans le cocon chaud de cette maison pour ne pas qu’il subisse ce que la vie lui fera subir. Des déceptions amoureuses, des départs, des amitiés brisés, des décès; son propre décès qui arrivera bien un jour ou l’autre et ce pauvre enfant se retrouvera alors sans personne pour l’aider. Cette pensée fait froid dans le dos du télépathe qui préfère soupirer doucement, pensif. Il n’y a que le silence entre eux, le silence et une distance respectable. C’est une distance inconsciente qui montre qu’ils parlent et communiquent, mais qu’ils ne sont pas proches pour autant. Comment l’être après seulement une nuit ? Comment l’être alors qu’ils n’ont jamais vraiment pris le temps de discuter ? La seule fois où ils se sont retrouvés plus d’une heure seul, c’était pour souiller le bureau de la bibliothèque de leurs ébats.

— Tu pourras payer une partie du loyer, si ça te va. Nous pourrons établir un plan économique pour ne pas non plus que tu n’aies plus rien, et ainsi payer ta part. Tu n’es pas obligé de vivre ici gratuitement. L’argent n’est pas un problème pour moi, mais si tu y tiens, alors tu peux payer une partie du loyer.

Le but n’est pas d'incommoder le manipulateur de métal. Ca ne doit pas être facile pour cet homme si fier de dépendre de quelqu’un d’autre pour le logement, la nourriture, les vêtements de ses enfants, pour ne simplement pas mourir de froid dans la rue en plein hiver. Charles en est conscient et c’est pour ça qu’il propose d’aider même si au fond, ça ne le dérange pas. Soudainement, il fixe au loin, refusant de croiser le regard d’Erik. Il pense à ce projet qu’il avait, il y a quelques années; celui d’ouvrir une école pour les Mutants où seuls des Mutants seraient professeurs. Un endroit de paix où chacun pourrait être ce qu’il veut. Et là, maintenant, il aimerait que ce projet soit la réalité.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Erik, il sait qu’il a éprouvé quelques sentiments pour Charles dès le début. Cet homme n’était pas comme les autres et il l’a rapidement grillé en tant que Mutant ; il n’a rien dit. Il a nourri un espoir, presque vain mais il a étouffé les petites braises de ces sentiments naissants avant qu’il ne soit trop tard, et qu’il soit déçu de nouveau parce que ça n’ira jamais plus loin. Le télépathe parle, Erik écoute et finalement, c’est le rouquin qui réduit l’espace entre eux, pour s’assoir près de Charles et passer un bras autour de ses épaules pour le serrer, frotter sa main contre son bras pour récupérer un peu de chaleur.

Merci Charles. Pour tout ce que tu fais pour ma famille.

Et pour ponctuer sa phrase, il lui embrasse naturellement la tempe. Le brun s’est excusé alors qu’il n’y était pas obligé, il prend soin de ses enfants quand lui-même est appelé ailleurs, il essaie de leur apprendre à contrôler leurs pouvoirs… Et pour tout ça, il en est éternellement reconnaissant. L’Allemand n’est pas quelqu’un d’ingrat, bien au contraire. C’est aussi pour ça qu’il veut participer d’une quelconque manière que ce soit. Pour essayer de remercier un tout petit peu le professeur de tout ce qu’il fait pour lui.

Peut-être pas de l’argent tout de suite parce que l’usine, ça paye très mal. J’ai quelques projets qui me permettront d’en gagner davantage bien sûr, mais pour le moment ça ne va pas être possible.

Il n’a pas envie de cacher quoi que ce soit à Charles, c’est aussi pourquoi son esprit n’est plus aussi fermé au télépathe, qu’il lui laisse la porte entrouverte. Preuve aussi qu’il se détend, qu’il lui fait confiance. Ses gestes, il ne les interprète pas comme étant de l’amour mais de l’affection. Serrer quelqu’un, lui embrasser la tempe. Peut-être que pour d’autre, ça peut probablement être interprété de manière différente et au fond, Erik n’est peut-être pas contre mais ils ne se connaissent pas assez pour entamer quelque chose de sérieux. Il ne sait rien de Charles, et Charles s’est probablement renseigné sur lui avant toute chose, donc Charles en sait plus qu’Erik n’en sait. Mais l’Allemand n’a pas envie de s’appuyer sur ce que disent les médias ou que sait-il encore, sachant que beaucoup peuvent mentir. S’il doit apprendre quelque chose, ce sera de la bouche du professeur.

Mais si je peux faire quelque chose pour toi, pour t’aider en attendant que je récupère de l’argent, ce sera avec plaisir. Tu peux me solliciter pour n’importe quoi.

L’homme au magnétisme sourit à Charles en le relâchant sans pour autant s’éloigner. Au fond, ça fait du bien d’avoir une personne près de lui, à qui parler, à qui se confier, et en qui on peut avoir confiance. Erik a du mal à faire confiance, mais même sans connaître Charles sur le bout des doigts, il lui a prouvé à maintes reprises qu’il n’est qu’un homme bon parmi les Hommes, qu’il peut facilement lui accorder sa confiance, et qu’il peut lui demander de l’aide ; Charles sera là pour l’aider, c’est certains.
Erik ne veut pas forcément abuser de la situation mais… Ça lui fait du bien, ça l’aide à détendre ses muscles toujours crispés, ça l’aide à détendre son esprit toujours en colère. Un sourire apaisé étire ses lèvres alors qu’il lève les yeux vers le ciel, observant les nuages noirs et les flocons qui tombent lentement pour recouvrir la propriété de Charles d’une fine pellicule blanche. Et une nouvelle fois, il s’estime chanceux, Erik, d’avoir pu compter sur le télépathe pour avoir un toit sur la tête au moins cet hiver.


Tu sais… J’aimerais qu’un jour, les Mutants n’aient plus besoin de se cacher pour vivre. Qu’ils puissent enfin vivre paisiblement sans que personne ne les dénonce. Les Humains dénoncent, accusent et ça termine avec des rafles parce que nous sommes différents.

C’est son rêve, à Erik, que les Mutants soient préservés au détriment des Humains. Il se sent capable de pulvériser l’Humanité pour arriver à ses fins mais il ne pourra jamais le faire parce que quelqu’un se mettra toujours en travers de sa route. Alors ces pensées, il les garde sous sceller, pour ne pas effrayer Charles, pour ne pas qu’il se braque ou se sente en danger avec quelqu’un comme lui. Parce que l’Allemand est bien incapable de faire du mal à Charles ou à David.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
— Je t’en prie Erik, c’est tout naturel.

Bien sûr que c’est naturel, mais ça l’est surtout pour quelqu’un qui n’a pas de problèmes d’argent. C’est facile pour Charles d’ouvrir sa maison à quiconque en a besoin en promettant monts et merveilles; c’est facile pour lui de signer des chèques toute la journée parce que, quoi qu’il fasse, il ne manquera jamais d’argent. Alors oui, ça lui semble tout à fait naturel de dépenser ce qu’il ne pourra jamais dépenser dans une vie entière pour le service d’une personne qui en a besoin. Les valets ici sont grassement payés, et Charles fait de très nombreuses donations à des associations plusieurs fois par mois. Il sait que ça n’est pas un problème et quelque chose, il se sent moins coupable d’être si privilégié en aidant d’autres personnes dans le besoin. S’il le pouvait, alors il donnerait tout ce qu’il possède pour personne ne se retrouve dans le froid en hiver; mais il se doit aussi de penser à David. David qui ne supporte pas quand il y a trop de monde, David beaucoup trop fragile pour affronter seul le monde.

— Dès que tu pourras, dès que tu voudras. Tu choisis.

Un petit sourire se glisse sur les lèvres de Charles qui tout à coup, se retrouve basculé sur le côté. Erik passe un bras autour de ses épaules et il cligne des yeux un instant, redressant son regard vers le manipulateur de métal avant de finalement regarder de nouveau devant lui. Il penche la tête, tout juste à peine, pour venir la poser sur l’épaule de son amant d’une nuit. Et il s’y sent bien, Charles. Il s’y sent bien parce qu’une pensée le frappe si fort qu’il se demande comment il n’a pas réussi à voir cette évidence avant : avec Erik, tout est naturel. Peut-être que c’est le fait qu’ils sont mutants tous les deux, qu’ils sont également pères tous les deux. Peut-être que c’est cette nuit partagée qui donne envie au télépathe de croire qu’il y a autre chose entre eux qu’une simple histoire de sexe. Mais pour le moment, il ne veut pas y penser parce qu’il est bien. Il ne ressent même plus vraiment le froid, partageant la chaleur d’un autre homme en étant tout contre. Repoussant loin l’envie de glisser une main contre le torse d’Erik en se pelotonnant fort contre lui, il finit par répondre, d’une demi-voix. Presque un murmure.

— Et bien… nous pourrions faire une partie d’échec de temps en temps, tant que tu es ici ? Ca me plairait beaucoup que l’on se détende autour d’un bon verre.

C’est sans aucune arrière pensée et Charles se retrouve de nouveau loin des bras d’Erik. Quelque chose résonne en lui, envie soudaine d’y retourner. Mais il chasse l’idée loin dans son esprit, se promettait d’en débattre avec lui-même une fois de nouveau seul, une fois qu’il n’aura plus personne pour tenter de capter ses pensées et que tout ce qu’il ressent sur l’instant ne sera pas inscrit sur ses traits. Redressant le nez, il les voit, les premières neige de l’année commencer à tomber lentement. Émerveillé, il tend une main pour attraper un flocon en vol avant de le laisser s’échapper pour la forme d’une goutte d’eau qui vient s’écraser à ses pieds. C’est presque romantique comme moment, pense-t-il avant de se fustiger intérieurement.

— C’est un beau rêve… un rêve que je partage également. Ce serait un monde parfait si les Mutants et les Humains pouvaient coexister tous ensemble sans chercher la guerre. David vivrait dans un monde plus sûr et je n’aurais pas à m’en faire pour lui autant.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Charles est une bénédiction, pense Erik sur le moment. Il pense ça également parce que cet homme est un Mutant comme lui. Et, sincèrement, il se dit aussi qu’il ne penserait pas la même chose si cela avait été un Humain. Les sapiens, comme les Mutants aiment les appeler. Peu après avoir relâché Charles, l’Allemand se frotte le visage de ses deux mains, avant de les glisser dans ses cheveux de nouveau et lever les yeux vers le ciel nuageux. Sans Charles, il aurait été dehors avec ses trois enfants et il se sent réellement reconnaissant envers cet homme. Tout revient à cet acte de bonté pure. Personne n’en aurait été capable comme lui, spontanément, de proposer son aide ainsi.

On pourra jouer aux échecs autant de fois que tu le veux, propose Erik en tournant les yeux vers lui avec un petit sourire.

Bien sûr qu’il est d’accord pour jouer aux échecs avec Charles. Pas forcément pour avoir une nouvelle nuit de sexe avec lui, mais juste profiter d’un moment de calme et de paix entre adulte, à parler entre adulte, sans avoir à s’occuper de quatre enfants. Son sourire disparaît néanmoins quand Charles évoque son propre rêve. D’une même conviction, se dégage deux branches. Une branche violente et une branche pacifique et c’est là où l’homme que l’on surnomme « Magneto » réalise qu’ils sont différents, et que jamais ils ne vont s’entendre sur ce point. Que ça sera forcément un sujet de discorde entre eux, sûrement de dispute même. David et Wanda risqueraient d’en être affecté, Pietro sera très agité par l’état de sa soeur et Lorna elle, risquera de céder une nouvelle fois à la colère.

Un petit soupir lui échappe. Oui, Charles a un très beau rêve, bien plus beau que le sien mais impossible à réaliser, impossible à mettre en place sans employer la violence au préalable. Écraser les Humains, c’est une idée qui a très souvent effleurée l’esprit du rouquin, pendant qu’il manifestait à New-York, à Washington, à Chicago en entraînant ses enfants dans son sillage à chaque fois. Finalement, se dit-il, ça n’est pas plus mal qu’il soit là, à Oxford, pour se rapprocher de ses enfants, pour leur offrir une meilleure vie qu’ils n’ont jamais pu avoir jusque-là.


Ce serait vraiment magnifique, en effet.

Suite à ça, Erik se lève en offrant une légère pression sur l’épaule de Charles avant d’écarter ses doigts.

Bonne nuit Charles.

Il lui sourit, avant de disparaître à l’intérieur de la maison et finalement aller se coucher. C’est sans compter ses trois enfants qui l’attendaient et ceux-ci viennent se blottir contre leur père, tous les trois, pour dormir avec lui dans ce lit trop grand pour une seule personne. Charles, quelque part, leur aura permis de se rapprocher sans le savoir et c’est pour ça qu’Erik tient absolument à faire un petit quelque chose pour son amant d’une nuit, pour cet ami qui commence à prendre une place importante dans sa vie. Lui, ainsi que ce garçon, David, avec qui Wanda s’entend très bien.

Le lendemain, Erik n’envoie pas ses enfants en cours et prévient leur école qu’ils seront absents jusqu’à la fin de la semaine. Pour qu’ils fassent tous le point, pour qu’ils s’habituent tous à cette nouvelle condition, à savoir vivre sous le toit de Charles durant un temps indéterminé, et surtout, établir des règles simples, que la petite famille Lehnsherr pourra appliquer facilement, les petits comme les plus grands.

L’Allemand ne va pas non plus au travail, ayant appelé pour démissionner de lui-même et pouvoir se consacrer à ses enfants jusqu’à la fin de la semaine. Par conséquent, ce matin-là, il a trouvé une pièce qui peut faire office de salle de classe improvisée pour faire cours à ses enfants, pendant que Charles et David dorment encore ou se réveillent tranquillement, après un petit déjeuner rapide. Rester à la maison d’accord, mais ça n’est pas une raison pour ne rien faire et oublier les cours et les enfants, studieux, sont évidemment d’accord.

Alors pendant une heure, Erik jongle entre les mathématiques, les sciences, l’histoire et la géographie, et même l’allemand ainsi que l’anglais pour corriger la prononciation de ses enfants et l’orthographe aussi. Il ne cherche pas à ce qu’ils soient le plus avancés possibles, mais pour rattraper leur futur retard. Pour Wanda et Pietro, ça va relativement vite et au bout de cette première heure ils sont libres… Mais pour Lorna, c’est bien plus long parce qu’elle a séché de nombreux jours et elle est très en retard sur le programme et Erik la garde avec lui pour tenter de combler ce retard, pour éviter que sa fille aînée soit trop à la traîne et soit définitivement renvoyée.

Pietro et Wanda quant à eux, vont dans la cuisine pour demander gentiment à un domestique - avec leur sourire le plus mignon -, s’ils peuvent avoir quelque chose à grignoter. Une tartine en main, la petite Wanda se tourne vers Charles quand il entre dans la cuisine en souriant, semblant aller bien mieux que la veille.


– Bonjour ! Si tu cherches Papa et Lorna, ils sont dans une pièce. Papa fait cours à Lorna.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
— Bonne nuit, Erik.

Il y a cette chose que Charles Xavier a toujours voulu réaliser. Un rêve lointain, quelque chose qu’il a eu à l’esprit toute sa vie ou presque. Depuis qu’il est adolescent, il s’est imaginé une vie alternative, un monde où il serait libre d’être lui-même. Un endroit, une école loin de tout mais suffisamment proche de la ville en cas de problème, où n’importe quel mutant pourrait venir. Il y aurait des professeurs bien sûr, un grand jardin. Des animaux en liberté pour que chacun puisse se faire sa propre vision du monde. Des bureaux flambants neufs et des dortoirs pour que les élèves les plus rejetés puissent enfin avoir un foyer auquel se rattacher. Charles a toujours eu la passion d’enseigner mais n’a jamais pu se résoudre à réaliser son rêve. David est né, sa femme est décédée, et puis il n’avait plus vraiment le temps, plus vraiment l’esprit à aider son prochain. Alors à la place, il est simplement devenu professeur d’Histoire pour garder un oeil sur son fils. Voilà à quoi se résume sa vie, ces dernières années : s’occuper de David tout en s’oubliant lui-même. Mais cette soirée-là, avec Erik, lui fait prendre conscience de plusieurs choses.

Déjà, il est amoureux de cet homme et le fait de ne s’en rendre compte que maintenant lui donne envie de se mettre une claque à lui-même. Comment résister ? En toute impartialité, Erik est quelqu’un de très beau et de très charmant. Il a certes son propre caractère, mais c’est un homme que Charles apprécie beaucoup, que ce soit sur le plan psychologique ou physique. Autant dire qu’ils s’entendent très bien, et ça fait plaisir à voir. Ensuite, les enfants ont besoin de stabilité et ce rêve oublié que le télépathe à fait, adolescent, commence à prendre de plus en plus de place dans son esprit. Et si c’était la solution ? Et si ça permettait à des mutants comme Lorna de pouvoir recevoir une éducation correcte sans devoir se cacher ? Charles note tout cela dans un coin de son esprit, se demandant même s’il ne devrait pas tout simplement démissionner pour commencer la construction de son école. David a certes besoin de se sociabiliser pour continuer à évoluer, mais si l’école de ses rêves venait à ouvrir, il pourrait tout à fait s’exercer une fois sur place.

Ce matin-là, Charles s’éveille et comme tous les matins, se dirige vers la chambre de David. Mais cette fois, le lit du petit garçon est vide. Immédiatement, le professeur sonde la résidence dans l’espoir d’y trouver son fils qui lui répond qu’il est en bas, qu’il a pris son petit-déjeuner et qu’il joue avec Wanda maintenant que la petite fille à fini son heure de cours. Rassuré, Charles soupire lourdement et en profite pour prendre une douche; sans doute n’a-t-il pas fait ça depuis quelques années. Prendre du temps pour lui, c’est quelque chose qui semble avoir disparu purement et simplement de son vocabulaire. Alors une fois prêt, il descend et à son tour, se prépare un thé en guise de petit-déjeuner, souriant à Wanda qui grignote lui en lui parlant. Erik donne un cours à sa fille et Pietro est en train de profiter du jardin pour courir et se dépenser. Tout semble aller merveilleusement bien et le télépathe s’en trouve ravi. C’est plaisant, cette stabilité; ce calme. Il termine donc son thé, embrasse sur le front David, Wanda puis Pietro lorsqu’il le croise, se dirigeant vers la pièce qui sert visiblement de salle de cours.

Ce qu’il y voit lui met du baume au coeur. Erik, debout, en train de faire classe à sa fille. Et il semble correctement s’y prendre puisque la jeune adolescente, au lieu de s’enfuire en maudissant tout le monde comme elle a pu le faire quelques heures auparavant, écoute sagement et prend des notes. Oui, visiblement, ouvrir une école qui ne serait habilitée que pour les mutants semble une idée parfaite; pense le télépathe, perdu dans ses pensées avec un léger sourire au visage.
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