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Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Pietro et Wanda sont plus que ravis de s’occuper. Mais ils sont tout aussi ravis d’avoir leur père pour eux en journée. D’habitude, c’est le dimanche, parce que l’Allemand travaille aussi le samedi. Autant dire qu’il ne s’arrête jamais non plus, alors le savoir en train de se détendre soulage les deux enfants. Wanda a souvent l’impression que l’esprit de son père va exploser. Erik oublie régulièrement que le pouvoir de sa fille lui permet de se glisser aussi dans les esprits, ce qui fait qu’il n’a aucune barrière, et que la petite peu parfois toucher cet esprit si complexe et si froid en même temps. Alors jouer dehors, sans se prendre la tête, l’espace d’une heure. Ecouter Charles leur parler des mutations - ça intéresse même Pietro quelques instants, avant que celui-ci n’aille jouer tout seul un petit moment.

Ça fait si longtemps qu’ils n’avaient pas joué simplement comme ça !

Tout souriant, et un peu plus fatigués qu’en arrivant, Erik retrouve ses deux enfants - Pietro tout ébouriffé de s’être dépensé joyeusement - et il sourit légèrement avant de suivre sa fille et Charles des yeux pour rejoindre David. Les laissant faire, l’Allemand attrape son fils pour l’embarquer avec lui et le faire assoir sur ses genoux pour qu’il cesse de s’agiter dans tous les sens. Le garçon aux cheveux argentés en profite pour raconter joyeusement ce qu’ils ont fait, et que finalement, Charles est « trop cool ». La formulation fait ricaner Erik, qui lève un oeil vers le télépathe lorsque celui-ci revient vers eux.


C’est une bonne nouvelle qu’elle y soit parvenue.

Probablement que c’est un échec pour le professeur, qui n’aura pas réussi, sur ce coup-là, à ne pas gérer la crise qui s’est profilée. Caressant pensivement les cheveux de son fils, qui s’appuie contre le torse de son père, Erik se laisse à son tour aller contre le dossier du fauteuil.

Vous savez, ça n’est pas une mauvaise chose que de laisser les enfants entre eux. Lâcher… Un peu du lest, même si c’est difficile. En tant que parents… C’est toujours compliqué de laisser nos enfants faire des choses d’eux-mêmes, surtout quand ils sont jeunes.

Erik garde le silence un instant, sous le regard interrogatif de Pietro qui ne comprend pas trop ce dont les adultes parlent. Mais il a la chance d’être sur les genoux de son père et à ses yeux, ça n’a aucun prix parce qu’il n’a plus l’habitude. Il sait juste que ça a l’air important, du coup il ne dit rien et il attend sagement que les adultes aient terminé de parler. Quelque chose qu’Erik a appris à ses enfants, ne pas couper la parole des adultes. Toutes les règles de politesse, même le plus turbulent du trio les a intégré ; preuve que l’Allemand est capable de bien élever ses enfants.

Pietro, tu sais où est ta grande soeur ?

– Elle est à la maison elle m’a dit.

De nouveau, Erik soupire légèrement, concluant rapidement qu’elle a encore séché les cours. Il ne peut pas leur en vouloir, à ses enfants. Ils subissent encore des changements alors qu’ils n’ont rien demandé.

– T’es fâché contre Lorna, Papa ?, demande innocemment le jeune garçon.
Pas du tout, pourquoi ? C’est elle qui te l’a demandé ?, en voyant son fils hocher la tête, Erik soupire un peu. Tu pourras lui dire que ça n’est pas le cas, une fois à la maison. Elle te croira, tu ne sais pas mentir.

Pietro fait la moue, avant de se lever pour retourner jouer avec la balle dehors, maintenant qu’il sait qu’il peut jouer avec. En réalité, l’absence de ses enfants angoisse un peu Erik, qui s’agite un peu dans son fauteuil. C’est dans ce genre de moment où la télépathie de Charles serait un atout, pour sentir leurs esprits. Il tourne les yeux vers le professeur. Wanda est sans doute en train de dessiner pour David dans l’espoir de lui changer les idées, Pietro joue dehors, c’est bien rare pour les deux, manifestement, de pouvoir bénéficier d’un peu de calme.

– Sans vouloir vous vexer, vous avez une mine affreuse, monsieur Xavier.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
— Je suis d’accord. Ils doivent apprendre à arpenter leurs propres chemins. Nous ne sommes que des coups de pouces jusqu’à ce qu’ils soient capable de voler de leurs propres ailes… pour la plupart en tout cas.

Pour David, ça ne sera jamais totalement le cas. Oh il pourra bien devenir un jeune homme autonome et toutes les semaines, Charles l’amène chez un éducateur pour lui apprendre à se débrouiller, les grands codes de la société si solidement ancrés en Charles qu’il ne sait pas vraiment comment les expliquer sans trébucher. Peut-être un jour sera-t-il lui aussi capable de trouver quelqu’un avec qui passer ses jours, quelqu’un qui le comprendra et l’aimera et avec qui il pourra fonder une famille. Mais Charles ne se fait pas d’illusion, cet enfant est Mutant et autiste, ça sera bien plus difficile que pour n’importe qui d’autre. Il s’est même fait à l’idée de ne plus jamais prendre de temps pour lui-même afin de s’occuper de son fils jusqu’à ce qu’il soit trop vieux pour vraiment le faire. C’est le lot de tous les parents dont l’enfant souffre d’un handicap, il faut être là. Il a voulu cet enfant Charles, il l’a voulu et maintenant, c’est à lui de rendre la vie du petit garçon un peu plus facile qu’elle ne l’est. Le télépathe écoute malgré lui la conversation entre Pietro et Erik et sourit doucement, se redressant pour aller mettre à laver les deux tasses de thé avant de revenir une fois la petite conversation terminée et Pietro reparti dans le jardin. La maison semble si calme, tout à coup.

Le télépathe sent une légère pointe d’angoisse dans l’air et en conclut qu’Erik se sent angoissé loin de ses enfants. Il s’approche donc lentement pour poser une main sur l’épaule de ce dernier, lui transmettant quelques informations par la pensée, sans s’introduire dans son esprit. Il lui fait ressentir l’apaisement de Wanda et sa joie de partager, le fait qu’elle ait convaincu David de manger un peu et qu’elle a fait appeler un serviteur pour qu’il puisse grignoter un peu. Il lui fait ressentir la vitesse de Pietro, son bonheur de pouvoir être lui-même et de courir jusqu’à l’épuisement. Il lui fait ressentir le trouble de Lorna, mais la joie qu’elle a de pouvoir être seule à la maison, seule avec sa musique et de quoi écrire sur un bout de papier vierge. Puis il se retire doucement, rompant le contact avant de se diriger vers le canapé pour ranger quelques livres qui trainent. Si d’autres enfants pourraient laisser des milliers de jouets partout, David lui sème des bouquins comme des miettes de pain. Il hausse un sourcil à la phrase d’Erik.

— Oh vous savez, c’est sans doute l’angoisse de savoir mon enfant malade. Et appelez moi Charles, je vous en prie.

Oh oui, c’est bien ça mais pas que. Charles se surprend souvent à rêver d’une journée normale, avant de s’en vouloir pour se forcer à ne plus y penser. Se trouver un flirt et sortir boire un verre. Aller dans un bar et voir ce qu’il peut encore attraper dans ses filets. Il rêve d’une soirée au coin du feu avec lui-même et une bouteille de vin, avec pour seul compagnie la télévision et une émission stupide. Il rêve d’une journée où il pourrait sécher lui aussi les cours comme Lorna et aller faire un peu de shopping pour remplacer ses vêtements qui datent tous d’il y a plus de dix ans. Il rêve de tout cela oui, mais l'enfoui également dans un coin de son esprit parce que ça n’est pas bien. Parce qu’il ne peut pas laisser David au premier venu qui pourrait certes s’occuper de lui, mais pas le gérer. Et David est effrayé par les personnes qu’il ne connaît pas. Alors oui, Charles fait ce sacrifice mais il ne s’imagine pas vraiment les choses autrement, à vrai dire. C’est son fils. Son devoir est de s’en occuper. Finalement, il préfère changer de sujet.

— J’ai cru comprendre que… votre fille aînée sèche beaucoup les cours. Sa mutation semble être un problème. Je peux l’aider, si vous le souhaitez. Une heure ou deux par semaine que je vous offre gracieusement pour l’aide que Wanda m’apporte et m’apportera sûrement dans les mois à venir. Je pourrais aider votre fille à mieux contrôler sa mutation et peut-être même à s’accepter.

Pour elle, bien sûr, mais aussi pour qu’elle puisse retourner régulièrement à l’école. Pour ne pas qu’Erik finisse par avoir des ennuis.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Charles est loin d’être une mauvaise personne, c’est évident. C’est même la seule personne adulte avec qui il communique vraiment plus de cinq minutes, hormis les autres professeurs du collège qui l’ont convoqué tantôt pour Lorna, tantôt pour Pietro. Les deux ne veulent ni s’attirer d’ennuis, ni s’attirer les foudres de leur père mais ils ne peuvent pas faire autrement. Alors sa réflexion comme quoi Charles a l’air épuisé, ça vaut aussi pour lui-même. Trois enfants ou un enfant qui est autiste, quand on désire avoir des enfants, il faut finalement assumer et ne pas perdre patience parce qu’ils sont encore jeunes, qu’il faut les accompagner tout du long de leur adolescence, à cet âge où les enfants, les adolescents sont totalement perdus. A cet âge où ils découvrent comment est le monde, et à quel point celui-ci est ingrat.

Malheureusement, les enfants d’Erik ont tous été obligés d’apprendre très vite de part les diverses choses qui leur sont arrivées, mais ils ne s’en plaignent pas, aucun des trois, ou alors parfois ils en parlent à leur père quand ils se sentent trop tristes pour supporter tout ça. Après tout, ils ne sont encore que des enfants et ne peuvent certainement pas agir ou penser comme des adultes. Alors de son côté, Erik fait tout ce qu’il peut pour soulager la peine de ses enfants. Lorsque la main de Charles se pose sur son épaule, il ressent cet apaisement dans l’esprit de chacun de ses trois enfants, même Lorna, parce qu’elle peut écrire en paix en écoutant de la musique à fond. L’Allemand s’en sent profondément soulagé, et il sourit en levant un regard reconnaissant vers le professeur, soulagé.


Tous les parents se font un sang d’encre, lorsque leurs enfants tombent malades, sourit-il en croisant les bras. Mais vous êtes un bon père, Charles.

L’attention d’Erik est soudainement attirée par ce que lui dit le professeur, ce qu’il a remarqué, ce qu’il en a déduit et une solution à ça. Il fronce imperceptiblement les sourcils, penché en avant, les coudes posés sur ses genoux. Il n’a pas besoin de peser le pour et le contre dans cette proposition avant de secouer lentement la tête. L’Allemand sait qu’il n’est pas d’accord avec les mots du professeur.

Ça n’est pas sa mutation le problème. Le problème, ce sont les Humains qui ne tolèrent pas la différence, qu’énonce Erik avec calme. De plus, je pense que je suis le mieux placé pour l’aider à contrôler sa mutation. Pas parce que je suis son père, mais parce que sa mutation ressemble à la mienne.

Jusque-là, il a réussi à cacher sa propre mutation, Erik. Il ne laisse personne s’introduire dans son esprit, et il n’utilise pas son pouvoir. De peur d’être encore jugé parce qu’il peut être dangereux et il le sait. Il a compris que vivre tranquille, c’est vivre caché et il a suffisamment de souci à s’occuper pour ne pas s’en rajouter davantage, et ne pas en rajouter davantage à ses enfants. Le père des trois enfants soupire un peu tout en passant ses doigts dans ses cheveux courts.

Je ne décline pas votre offre, parce que ça n’est pas à moi de décider et Lorna pourrait tout aussi bien accepter. Mais ne pensez pas que c’est forcément une Mutation le problème, Charles. Il y a malheureusement l’adolescence, à cet âge les enfants se cherchent, et dès que vous êtes un tout petit peu différent, alors vous êtes considérés comme le mouton noir.

Erik parle en connaissance de cause mais c’est une chose que personne n’est censée savoir. Fervent militant des Droits des Mutants et ayant été une figure majeure du mouvement aux Etats-Unis avant qu’ils ne partent pour l’Europe, l’Allemand sait de quoi ils parlent et forcément, il va défendre la mutation en préférant ‘accuser’ les non-Mutants qui eux, les discriminent dès qu’ils savent à qui ils ont à faire, qu’on les aide ou non. S’il avait été seul, il aurait très certainement poursuivit son combat mais il a trop perdu, et ne comptait, en aucun cas, les mettre en danger de quelques manières que ce soit. Il sait, également, que Charles devrait comprendre les mots de l’Allemand, parce qu’il a un fils différent des autres de par son autisme.


Je vous avoue que je suis un peu débordé et je les oblige à grandir beaucoup trop vite. Finalement… Ça ne leur fait pas de mal à être ici. Et je sais que Lorna est plutôt bien toute seule en général.

Un nouveau soupir.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Il est vrai que c’est bon quelque part de discuter avec un adulte dans un autre cadre que celui scolaire. Depuis plus d’une dizaine d’années, Charles n’a pas spécialement communiqué avec d’autres adultes. Les seules exceptions ont été les soirées parents-professeurs -une horreur pour le télépathe qui doit à chaque fois laisser David avec une nounou sans savoir vraiment ce qui se passe chez lui puisque trop occupé à parler avec les parents de ses élèves- et une soirée passée au bar avec Logan, le professeur de sport. Depuis, il n’a vraiment eu de contact avec personne, que ça soit un contact personnel ou intime. De base, Charles est un homme qui ne se confie pas vraiment et ne se sent pas légitime d’être triste à certains moments; après tout, c’est son fils et il doit s’en occuper quoi que les gens en pensent. Il passe après David et c’est ainsi. Mais heureusement, le fait de montrer à Erik que ses enfants vont bien semble apaiser ce dernier, ce qui fait doucement sourire Charles.

— J’espère l’être. Vous êtes un bon père également Erik, vos enfants sont heureux, ça se sent.

Pas besoin d’être télépathe pour le voir ou le sentir. Wanda et Pietro sont des enfants heureux qui aimeraient certes se dépenser un peu plus, voir leur père un peu plus; mais qui ne sont pas malheureux pour autant. Erik les traite bien et ils ne manquent de rien; ou en tout cas, c’est ce que leur apparence laisse penser. Mais Charles a eu l’occasion de sentir l’esprit des enfants, il a donc bien vu qu’il ne se passait rien de mauvais chez eux. La seule exception semble être Lorna. Une jeune femme en proie à l’adolescence qui a du mal à se montrer aux yeux des gens à cause de la nature de sa mutation; en tout cas c’est ce que pense Charles, ce qu’il a semblé percevoir chez elle. Quelque chose qu’elle peut certes masquer mais qui fait partie d’elle. Sans doute qu’elle ne comprend pas pourquoi elle doit ainsi se cacher. Pourquoi certains la dénigrent à cause d’une couleur de cheveux auquel elle ne peut rien faire.

— Et bien… pour tout vous avouer, j’aurais souhaité vous proposer de rester ici cette nuit. Il y a de la place pour tout le monde, Lorna y compris; et je pourrais ainsi lui en parler. J’ai… développé une sorte d’objet qui pourrait bien l’aider, mais c’est à elle de décider et à elle seulement que je le présenterai.

Un petit sourire énigmatique se pose sur les lèvres de Charles qui pose ses mains dans les poches de son pantalon, songeur. Ici, dans cet endroit, sont fait beaucoup de choses pour aider les Mutants et c’est souvent que Charles en recueille certains le temps qu’ils s’habituent à la société avant de retourner dans la vie certes triste mais réelle. Ainsi, il a quelques petites choses ici qui aident soient à cacher les mutations, soit à mieux les contrôler. La suite le fait néanmoins grimacer parce qu’il ne connaît que trop bien ce sentiment d’être débordé. Celui de ne plus savoir où donner de la tête et de vouloir à tout prix retrouver un semblant de sérénité, un peu de temps pour soi. Il soupire doucement, venant s’asseoir dans le fauteuil en face de celui d’Erik, croisant les jambes.

— Je vous comprend… parfois je rêve à seulement avoir le temps de déguster un bon verre de vin mais les choses sont ainsi et c’est à nous de nous adapter pour rendre la vie de nos enfants un peu meilleure, mutation ou pas.

Charles montre ici qu’il veut aider les mutants, bien sûr, mais il veut aussi que la cohabitation avec les humains se passe pour le mien. Lui n’a pas d’animosité envers eux, parce que la nature de son pouvoir lui permet de manipuler et ainsi, il s’en est toujours sorti. Même pour Erik et les enfants ce serait facile, un petit tour dans leur esprit pour leur faire totalement oublier cette journée, pour repartir à zéro. Charles s’est souvent servi de cette habileté pour faire oublier les dérapages de David, contre le gré de l’enfant.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
J’essaie de l’être, mais c’est toujours plus difficile lorsqu’on élève un ou plusieurs enfants seul.

C’est forcément la crainte d’Erik. Père veuf trop de fois, il essaie de bien élever ses trois enfants, en dépit du caractère, des envies de chacun. C’est difficile, vraiment difficile, surtout en étant relativement absent, mais il veut bien croire Charles quand celui-ci le rassure. Il le croit, et ça lui suffit, de savoir que ses enfants vont bien. Cependant, il tique légèrement à la proposition du télépathe et il observe longuement le brun, avant de soupirer légèrement.

Je ne suis pas dupe. Ça vous arrange bien que Wanda arrive à faire manger et boire David, ce que je peux comprendre et je ne peux refuser votre proposition parce que ma fille voudra rester dans tous les cas, Erik marque une pause, durant laquelle il réfléchit et se penche légèrement en avant, comme sur le ton de la confidence. Il n’a aucunement une attitude hostile, seulement complètement fermé.
Vous pouvez lui en parler, mais j’aimerais voir votre ‘sorte d’objet’ avant que vous le présentiez à ma fille. La manière dont vous le dites ne m’inspire que très peu confiance, malgré toute la gentillesse dont vous pouvez faire preuve.

Il est évident qu’Erik ne veut aucune cachoterie entre qui que ce soit et ses enfants, encore moins entre le père et les trois enfants. Que la manière dont Charles parle, il a l’impression qu’il va lui montrer quelque chose de très étrange – non pas qu’Erik aie l’esprit particulièrement déplacé, seulement il y a tellement de choses étranges dans ce monde qu’il ne fait pas particulièrement confiance aux uns et aux autres. Aussi, le fait que Charles veuille montrer quelque chose exclusivement à Lorna, non pas que ça le rende jaloux ou quelque chose comme ça, seulement il refuse purement et simplement les cachoteries. Erik, c’est quelqu’un qui n’a plus confiance en personne, hormis ses enfants. Parce que ses enfants lui disent toujours la vérité et ne lui cachent jamais rien. Déjà ils sont trop petits – du moins pour Wanda et Pietro – pour cacher quoi que ce soit, mais aussi parce que le père de famille leur a fait promettre de toujours dire les choses et de ne rien lui cacher, qu’il ne s’énervera jamais pour une bêtise et qu’il fera tout ce qu’il peut pour les protéger. C’est une promesse qu’il n’a jamais brisée et ses trois enfants ont toujours pu lui parler sans filtre.

Mais Erik, hormis le fait qu’il est méfiant quasi instantanément, il sait aussi être reconnaissant et saisir les opportunités. Vivre, l’espace d’une soirée et d’une nuit, dans une maison aussi luxueuse, ça ne se refuse pas même si c’est gênant pour l’Allemand d’accepter aussi facilement. Il n’a pas envie non plus de laisser Wanda seule ici, même si David et Charles sont très gentils. Disons surtout qu’Erik n’a plus l’habitude que l’on soit gentil ou particulièrement sympathique avec lui, et avec ses enfants. Il ricane légèrement en acquiesçant ensuite.


Vous avez entièrement raison sur ce point-là. Un verre de vin, une chope de bière dans le plus grand des silences, pour profiter un peu du temps qu’il nous reste avant de nous coucher.

Il sourit, n’étant que d’accord avec le télépathe. Une fois que la maison est calme, rien de mieux que de siroter un alcool que l’on aime bien pour enfin terminer ces journées particulièrement longues. Il se lève ensuite.

Bien, je vais aller chercher Lorna et quelques affaires. Vous voulez que je ramène quelque chose d’autre, pour remercier votre hospitalité ?
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Charles se sent terriblement gêné parce qu’Erik a raison, et une partie de son esprit lui murmure que c’est une chose qui pourrait arriver un peu trop souvent dans ce futur qui se profile. Erik semble toujours avoir les mots justes et avoir raison, mais surtout, il ne prend pas des pincettes pour dire ce qu’il pense. C’est une chose qui pourrait en vexer plus d’un mais le professeur lui apprécie cette spontanéité. Souvent, ceux qui savent pour son pouvoir ont tendance à essayer de tourner la vérité autrement, ils ont tendance à faire attention à tout ce qu’ils disent pour ne pas se faire démasquer -il n’y a rien de pire que d’essayer de mentir à un télépathe. Alors ça lui fait du bien, c’est un vent de fraîcheur qui plaque un léger sourire nerveux sur ses lèvres.

— Vous… vous avez raison. Je ne veux pas profiter de votre fille, bien sûr… mais David va mieux et comprenez que je ne peux pas laisser passer une occasion pareille.

Bien sûr que tout père est prêt à tout pour aider son enfant et Charles ne déroge pas à la règle. Il s’en sent légèrement gêné mais n’abandonne pas l’idée pour autant; David doit aller mieux par tous les moyens pour lui éviter l’hôpital. Ce serait vraiment la pire chose qui puisse arriver. La suite le fait soupirer doucement et il se pince l’arrête du nez. Comment en vouloir à Erik ? Il est normal qu’il soit inquiet pour sa fille.

— C’est un médaillon qui peut être adapté en bague, en badge, en n’importe quoi. Ca rend invisible sa mutation -la couleur de ses cheveux donc- aux personnes qui la regarde, humains comme mutants. Peut-être se sentira-t-elle plus à l’aise ainsi. Je ne souhaite pas qu’elle cache ce qu’elle est mais… de ce que j’en ai senti, elle a peur et elle se sent perdue, elle ne sait pas comment le présenter et n’a plus envie d’être moquée pour ce à quoi elle ressemble. Alors, plutôt que de cacher ça avec une couleur de cheveux, cette solution lui permettra de rester elle-même tout en affichant seulement sa capillarité différente aux yeux des autres. Elle pourra choisir de l’enlever à n’importe quel moment, ou de le garder jusqu’à la fin de ses jours, c’est à elle de décider.

Un sourire pour le reste, voyant qu'Erik se redresse pour finalement aller chercher sa fille et des affaires pour les enfants. Charles naturellement, comprend qu'il va garder les jumeaux en attendant que leur père revienne mais ça ne le dérange pas du tout. David étant endormi, ça n'est pas un problème.

— Non non, ne vous en faites pas, il y a tout le nécessaire ici.

Profitant donc d’être seul, Charles fait appeler son serviteur -le plus rapide- pour qu’il aille préparer trois chambres. Une pour Erik, une pour Lorna et une pour les jumeaux. Certes l’endroit est immense mais il n’y a que cinq chambres, une supplémentaire pour Charles et une autre pour David. Il met même la main à la pâte, en profitant pour aller passer un moment avec David qui accepte enfin de prendre un médicament. Grandement rassuré, Charles sent que cette nuit il pourra dormir sur ses deux oreilles sans trop s’en faire pour son fils. Il va aller mieux, ça n’est qu’une question de jours. Sa condition faut qu’il tombe plus souvent malade que les autres enfants, c’est ce qui rend Charles aussi nerveux quand il s’agit de son enfant, c’est ce qui fait qu’il est prêt à tout pour le faire aller mieux, quitter à héberger une famille entière qu’il connaît à peine parce que Wanda est une aide précieuse. Le télépathe en profite pour préparer une salle de main à la famille Lehnsherr ainsi que de quoi se désinfecter les mains avant d’aller se coucher pour ne pas attraper la laryngite de David.

Lorsqu’il entend la porte s’ouvrir de nouveau, Charles sourit et s’y dirige en tendant la main vers Lorna.

— Tu dois être Lorna ? Enchanté, je suis Charles Xavier mais tu peux m’appeler Charles. J’ai quelque chose pour toi, si tu veux bien me suivre dans le salon ?
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Erik aurait bien proposé à Pietro de venir avec lui, mais le jeune garçon préfère rester dans le périmètre de sa sœur – sœur qu’il est allé retrouver quand David s’est rendormi et donc qu’elle est retournée avec son jumeau en attendant que leur père revienne.

Une fois chez lui, il trouve Lorna en pleine conversation téléphonique avec quelqu’un. Au moins, elle semble avoir retrouvé un peu le sourire, ce qui, au fond, fait plutôt plaisir à Erik qui s’en va prendre des affaires pour tous ses enfants et pour lui-même. Lorna raccroche au moment de repartir, et durant tout le trajet retour pour retourner au manoir – pour Erik c’est incontestablement un manoir – le père de famille explique à Lorna ce que Charles compte lui proposer et ce que c’est, pour qu’elle ne se braque pas de suite et n’envoie balader le télépathe qui veut seulement bien faire. A cet âge, malheureusement, les adultes deviennent stupides pour les adolescents. Erik n’a pas élevé ses enfants pour qu’ils soient désobligeants avec les adultes mais même avec la meilleure éducation qui soit, personne ne peut éviter l’âge ingrat d’une manière ou d’une autre.

Lorna sort en première de la voiture une fois arrivée, aidant néanmoins son père à porter les sacs – trois au total, plus le sac de cours de l’adolescente aux cheveux verts, avant de suivre ce dernier à l’intérieur de la maison. L’immense maison. Elle se sent d’ailleurs très intimidée par l’endroit ; ils n’ont jamais eu l’habitude, dans cette famille, de vivre dans quelque chose de luxueux. Non pas qu’ils vivent sur la paille, mais c’est plus que tout ce qu’elle a vu, cette jeune fille.


— C’est immense, s’enquit Lorna.

Erik sourit légèrement en acquiesçant, levant les yeux vers Charles qui les rejoint. Timidement – il y a quelque chose qui se dégage du télépathe, elle ne saurait dire quoi – elle serre la main de Charles, en confirmant d’un hochement de tête son identité.


— Enchantée…

Elle tourne les yeux vers son père, qui approuve d’un signe de tête le fait qu’elle puisse suivre Charles dans le salon pour que le professeur lui donne ce fameux objet. C’est sans doute une bonne idée sur le papier, se dit Erik. Seulement, Lorna n’a pas besoin de cacher sa mutation ni rien, ce sont les gens normaux qui doivent apprendre à faire avec cette différence et ça le fait lourdement soupirer, ce triste constat. Ils doivent encore et encore se cacher. Encore et toujours. Erik le sait, que la mutation de sa fille peut être redoutable voire même dangereuse quand elle est énervée – ce qui arrive souvent. Mais le fait de vivre ‘normalement’ pourrait lui permettre de retrouver le goût d’aller en cours ; du moins il l’espère. Il espère que les autres adolescents la laisseront tranquille dorénavant.

Je lui ai expliqué dans les grandes lignes ce que vous comptiez lui donner.  Lorna était ravie.

Un petit sourire fend les lèvres de l’Allemand. Charles a vu juste avec cet objet, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Au moins ça prouve que quelque part, il peut lui accorder le bénéfice du doute et peut-être, pourquoi pas, commencer à pointer le bout d’une confiance timide. Pourquoi pas.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
En tant que professeur, il est du devoir de Charles de faire en sorte que les élèves suivent un parcours scolaire classique, pour qu’ils puissent avoir un diplôme et enfin entrer dans la vie active avec toutes les clefs en main. En tant que père, c’est un peu différent et souvent le télépathe se retrouve pris entre deux feux. En tant que père, il veut donc tout faire pour que son enfant se sente bien, quitte à devoir sécher quelques cours. Malheureusement, c’est le cas de Lorna. Elle ne supporte plus les moqueries et à raison, c’est quelque chose qui doit terriblement lui peser sur la conscience. Alors Charles a envie de faire quelque chose pour cette demoiselle. C’est plus fort que lui, il veut aider tous ceux qu’il voit en détresse, il veut tendre la main à tous ceux qui en ont besoin. C’est pour ça qu’il n’hésite pas à héberger des personnes qu’il connaît à peine, qu’il n’hésite pas à donner un objet précieux à une adolescente qu’il rencontre pour la première fois, et qu’il n’hésite pas non plus à laisser les jumeaux prendre possession de son jardin pour user de leurs pouvoirs en paix même si ça risque de tous les dévoiler aux yeux des êtres humains. Heureusement pour eux, la propriété est suffisamment vaste pour que personne ne voit rien à moins de vraiment s’approcher de trop près.

Laissant Lorna défaire ses chaussures avant d’entrer, le serviteur de Charles vient prendre le manteau de la demoiselle et lui indique que tout sera posé dans sa chambre qui l’attend pour quand elle voudra s’y rendre. Il repart ensuite rapidement, un clignement de paupière et il n’est plus là. Charles quant à lui montre le salon à la jeune femme aux cheveux verts, et lui apporte un médaillon lorsqu’elle s’en trouve assise. C’est un médaillon précieux qui sert beaucoup à Charles en temps normal.

— C’est un objet bien précieux que tu peux voir ici Lorna. Non seulement il peut te permettre de cacher ta mutation aux yeux des autres, mais il te permettra aussi de retrouver la sérénité. Tu t’en trouveras plus calme, plus à même de contrôler tes pouvoirs. Je sais bien que ça n’est pas facile et je peux tout à fait comprendre les moqueries des élèves; peu de gens supporte réellement la différence et c’est une triste vérité. Tu as donc le choix, jeune fille.

Bienveillant, Charles s’approche doucement et sourit d’un mouvement de tête, avant de placer le médaillon autour du cou de Lorna. Immédiatement, il peut sentir une plénitude envahir la pièce, quelque chose de calme qui le met en joie.

— Tu as le choix, je t’offre ce médaillon. Le porter tous les jours, le porter que les jours où c’est un peu plus dur. Je ne dis pas que tu dois te cacher mais si masquer ta couleur de cheveux peut t’aider à te sentir mieux et plus intégrée, alors j’espère sincèrement que tu voudras bien retourner un cours. Tu peux aussi me rendre cet objet et t'affirmer, t'accepter et ne plus te laisser abattre par les commentaires de gens qui ne sont pas à ta place et ne peuvent pas imaginer ce que tu traverses.

Erik a peut-être expliqué les choses dans les grandes lignes mais Charles comprend qu’avant d’être une adolescente en crise, c’est surtout une personne qui souffre. Une jeune femme qui voudrait sans doute être normale et comme tout le monde, qui voudrait être acceptée malgré sa différence. Quelque chose dont elle devrait être fière même si beaucoup de mutants sont obligés de se cacher à l’heure d’aujourd’hui, pour ne pas être craint et devoir fuir le pays. Charles finit finalement par ricaner, se reculant dans le long canapé pour s’affaisser contre, croisant les jambes et posant ses mains dessus.

— Sinon tu peux tout à fait colorer tes cheveux tout simplement. Les Humains n’y verront que du feu.

Qu’il lance finalement, avec un petit clin d’oeil.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Lorna est plus que perturbée de voir qu’un serviteur lui prend ses affaires pour les lui monter. D’habitude c’est son père qui fait ça et elle rougit sur l’instant. Mais elle ne fait aucun commentaire, murmurant un ‘merci’ tout de même, et elle écoute attentivement Charles lui parler. Ce médaillon, ça n’est pas la chose la plus précieuse que possède l’adolescente mais c’est la première fois que quelqu’un d’autre hormis son père lui offre quelque chose. De plus, cet homme, ce professeur, elle ne le connaît pas donc il n’est en aucun cas obligé de lui donner ce médaillon qui lui semble si cher à ses yeux. Elle sourit un peu, avant de perdre son sourire en soupirant, enroulant une mèche de ses cheveux autour de son doigt.

— Ils se moquent de moi à cause de mes cheveux, mais aussi… Quand on s’est présenté les premiers jours… On a parlé de la profession des parents… Et… Et j’ai dit que ma maman était morte et que Papa il travaille dans une usine… Ils se sont moqués du travail de Papa… Et après… Des gens de ma classe sont venus me voir… et ils ont rigolé parce que j’ai plus de maman… que c’était bien fait… Ils disent que c’est de ma faute si elle est morte, parce qu’elle avait honte d’avoir une fille comme moi…

Lorna fond brusquement en larme, de raconter ça, et elle se lève brusquement pour aller dans les bras d’Erik, qui est resté debout près de la porte pour observer la scène. Le père de l’adolescente la serre contre lui, la soulevant tout en caressant ses cheveux avec beaucoup de tendresse. Erik ne dit rien, le cœur mais aussi la gorge noués. Il le sait, toutes ces choses. Il sait ce que ces enfants disent à Lorna, et il a essayé d’en parler à l’administration du collège. Résultat ? Pas de preuve, pas d’accusation. C’est aussi pour ça qu’Erik ne force pas sa fille à retourner en cours, qu’il ne l’oblige pas à faire ce qu’elle ne veut pas faire.

Mais la seule chose qui filtre, c’est de la colère. Une colère sourde envers tous ces gens qui ne font rien, qui ne feront jamais rien parce qu’ils ne veulent pas nuire à la réputation de l’établissement, ni nuire aux grands noms de certains élèves.
Erik les déteste tous autant qu’ils sont, ces péteux insupportables.
Et il sait que c’est partout pareil.

L’adolescente fini par se calmer, hoquetant contre son père qui ne l’a toujours pas lâché et qui est revenu s’assoir dans un des fauteuils à disposition. Lorna, c’est certes une jeune fille très fière mais surtout blessée et harcelée par ses nouveaux camarades. Il suffit d’être un peu différent, il suffit de sortir un peu du lot et l’on devient une cible pour tous les autres. Surtout dans un collège d’Oxford, où les places sont chères, où Erik s’est saigné pour inscrire ses trois enfants et où la différence est très mal perçue. Malheureusement, dans n’importe quel établissement ça sera la même chose et Lorna, aussi bien qu’Erik, le savent.

Et la jeune adolescente regrette énormément les Etats-Unis où tout était moins compliqué pour elle. Blottie contre son père, elle prend le médaillon pour le regarder, et regarder le télépathe ensuite, les yeux rougis de larmes.


— Merci monsieur Charles…

Erik n'a rien dit, pour la simple et bonne raison qu'il est à deux doigts de s'emporter et s'énerver. Plutôt que de se mettre en colère, il se contrôle parfaitement, il sourit tendrement à sa fille en lui caressant la joue, essuyant ses larmes et embrassant son front, écartant quelques mèches du front de l’adolescente. Il est même content qu’elle se soit lâchée devant Charles, devant un professeur de ce même collège. Non pas pour rechercher la pitié, mais pour au moins réussir à impacter un membre de l’administration de ce collège d’une manière ou d’une autre. Qui prête une oreille attentive à une élève et qu’il ne fasse pas comme tous les autres : n’en avoir rien à faire.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
S’il y a une chose que Charles ne supporte pas, c’est exactement ce que Lorna est en train de lui raconter. Parce que malgré lui, il s’imagine cette situation pour David. Un enfant moqué parce que sa mère est décédée, parce que sa mère est partie à cause d’un aléas de la vie. Charles n’est pas un homme qui se met en colère et pourtant il sait bien que c’est la dernière chose à faire. Pourtant, lorsque la jeune fille se détourne pour aller pleurer dans les bras de son père, un air mauvais saigne sur le visage du professeur. Il serre les poings et prends une grande inspiration discrète parce que ça ne va aider personne de se mettre en colère. Pire que ça, ça donnera une excuse à Lorna pour répondre à tout ça par la colère. Et la colère, ça n’est pas bon. Ca empêche de contrôler ses pouvoirs, ça détruit des villes et des vies. Alors lentement, il attend que toute la petite famille revienne s’asseoir sur le canapé et il vient s’asseoir à son tour sur la table basse qui se trouve en face. Tout en douceur, habitué à faire attention avec David, il vient prendre la main de Lorna dans la sienne pour essayer de la calmer. Lentement, il lui envoie quelques images, quelques sensations; il va chercher dans son esprit le peu de souvenirs qu’elle a de sa mère tout en parlant d’une voix parfaitement calme et posée.

— Ta mère n’est pas décédée à cause de toi, Lorna. La mutation dont tu fais preuve est un don de la nature, mais certains sont effrayés par ce qu’ils ne comprennent pas. Ils ont peur comme toi tu as peur d’eux. Ta mère devait être très fière d’avoir une jeune femme comme toi à ses côtés et je suis certain que là où elle est aujourd’hui, elle est fière de toi pour te battre comme tu le fais.

Lentement, le télépathe redresse une main pour venir caresser la joue de l’adolescente, retirant rapidement sa main. Ca n’est pas que Charles n’aime pas les contacts physiques -bon sang il en manque tellement qu’il pourrait enlacer la première personne venue-, mais David l’a habitué à ce que ce genre de choses ne durent jamais plus de quelques secondes. Pas une minute entière d’étreinte ou de tendresse entre un père et son fils depuis la naissance de ce dernier.

— Écoute… mon nom est influent dans la région, j’ai financé une partie de l’école où vous êtes tous inscrits, ton frère, ta soeur et toi. Ils m’écouteront. J’irais parler à la direction avec l’appui de deux autres professeurs qui sont également Mutants. Le professeur de Sports ainsi que le professeur de Sciences appuieront ce que j’ai à dire. Je vais te faire une dérogation pour que tu puisses rester chez toi pendant quelques jours, le temps que cette affaire se tasse. Ca te va ?

Demande-t-il, un léger sourire au visage. Charles a toujours tout fait pour que les enfants sous sa garde soient correctement traité. Et ça lui brise le coeur de voir que Lorna souffre de la bêtise des gens, des gens qui s’en prennent à elle simplement parce qu’elle ne ressemble pas à tout le monde. Pour le professeur, c’est un atout. C’est une jeune femme qui a un fort caractère sans nul doute mais elle est épuisée, elle est épuisée par les ragots et ce qu’on peut dire d’elle. Et les mots sont destructeurs; quand David a compris qu’il était autiste, il a pleuré pendant trois jours en disant à qui voulait bien l’entendre qu’il était un monstre difforme. Charles serre doucement la main de la jeune femme avant de finalement se redresser pour faire appeler son serviteur; ce soir, Xavier n’a pas le temps de s’occuper du souper et voudrait que tout soit prêt pour Erik, Wanda, Pietro, Lorna, David et lui-même. L’homme hoche la tête et disparaît rapidement en cuisine pour s’occuper de tout ça.

Un regard lancé à Erik pour lui faire signe de le suivre, Charles se redresse finalement pour se diriger vers la baie vitrée, sortant une cigarette pour l’allumer sur la terrasse. Il espère que Lorna se sente mieux, vraiment.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
— Je sais, Papa me l’a déjà dit…

Que Lorna marmonne. Bien sûr qu’Erik lui a dit des millions de fois ces mots. Elle était encore petite quand sa mère les a quitté, donc elle n’en garde que trop peu de souvenirs et ça l’affecte beaucoup. Elle se nourrit des souvenirs de son père qui lui raconte des choses, quand elle était toute petite et dont elle ne se rappelle absolument pas. Même si c’est difficile, ça lui suffit parce qu’elle n’a pas d’autre choix ; et elle sait aussi que pour Wanda et Pietro, c’est pareil. Mais elle sourit timidement en reniflant, hochant la tête à ce que lui dit le télépathe. Même si elle a entendu la première tirade des millions de fois, ça lui fait du bien de l’entendre encore une fois. Et ces gestes doux, elle les accepte parce que ça lui rappelle aussi son père quand il veut la rassurer. De nouveau, elle acquiesce quand Charles lui parle de la dispenser quelques jours, et aussi le fait que sa voix va enfin être entendue.

— Je veux bien… Papa est venu plusieurs fois mais personne ne l’a écouté. Avant à New-York, tout le monde l’écoutait mais ici tout le monde l’ignore.

Erik baisse les yeux sur sa fille, lui caressant toujours ses longs cheveux si doux, la couvant du regard avec un sourire. Au fond, il se sent reconnaissant – quoique frustré de devoir recevoir de l’aide d’un inconnu – que Charles parle de faire changer les choses. Du moins d’essayer. Un nom ne fait pas tout et ce genre de personnes, influentes et dirigeants des établissements prestigieux, ont certes tendance à lécher leurs bottes mais tout aussi bien les repousser quand ça leur chante. Pietro et Wanda reviennent dans l’immense maison après avoir joué un long moment dans le jardin et ils sont tout contents de voir leur grande sœur. Alors Erik se lève quand Charles fait un mouvement pour s’éloigner un peu, il laisse Lorna entre les mains de ses cadets qui racontent tout fièrement ce qu’ils ont fait dans le jardin et comment Wanda a réussi à embobiner son professeur pour venir au secours de David, telle une super-héroïne. Au moins ça a le mérite de faire rire Lorna, qui oublie, grâce à son petit frère et sa petite sœur, au moins toutes ces choses l’espace d’un instant.

Souriant doucement à cette vision, Erik rejoint Charles, tendant la main vers son paquet de cigarettes.


Je peux ?

Et une fois qu’il a l’approbation du télépathe, Erik se sert, prenant à son tour une cigarette pour se l’allumer et soupirer lentement, soufflant la fumée entre ses lèvres. Il se sent las, de cette situation, passée la colère. Las de ne pas pouvoir changer les choses ; songeant même à recommencer ici aussi, de manifester, de dénoncer toutes ces choses. Il a bien réussi à se faire entendre à New-York… Mais c’est aussi pour ça qu’il a été contraint de traverser l’Atlantique ; pour se protéger. Un nouveau soupir lui échappe. Cette situation est parfaitement désespérante et il n’a qu’un désir : celui de changer les choses pour les Mutants… Et faire payer les Humains. Un dessein qu’il garde bien scellé au fond de lui ; une chose qui le fait se blinder de l’extérieur, mais aussi son esprit. Il n’a pas envie que Charles découvre ce qu’il a en tête, parce qu’il cherche toujours autant à se protéger, et protéger ses enfants.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
C’est une situation frustrante et dès demain, Charles sait bien qu’il va devoir rouler des mécaniques et faire entendre la voix que son nom possède pour avoir la chance qu’on l’écoute. Lorna est brimée par ses camarades et quand même bien il n’y a aucune preuve que ça soit le cas -tous vont probablement se serrer les coudes pour ne rien dire- il veut quand même essayer de faire en sorte que les choses s’arrangent. Cas après cas, il essaye de rendre la vie meilleure à tous les mutants qui se trouvent dans cette école. Erik ne tarde pas à le rejoindre en coupant ses pensées et naturellement, Charles lui tend une cigarette ainsi que son briquet, effleurant sa peau sans le vouloir en lui passant l’objet en métal. Un objet qui doit sembler agréable au toucher pour Erik, sans nul doute.

— Vous savez… j’avais un rêve, il y a longtemps. Celui d’ouvrir une école pour les Mutants. Une école où chacun pourrait être ce qu’il veut, une école approuvée par l’état et où personne ne craindrait rien. Je suis peut-être trop naïf de croire en un idéal possible, mais j’ai toujours pensé que dans un endroit pareil, David se sentirait à sa place.

Un petit soupire nostalgique sur pose dans l’air et Charles agite sa cigarette du bout du pouce pour en faire tomber la cendre à terre. Il regarde en l’air, reprenant une bouffée de goudron en soupirant lourdement. Oui ce monde est injuste, ce monde n’est pas facile mais c’est aussi pour ça, selon Charles, qu’il faut se serrer les coudes et ne surtout pas céder à la colère. La colère mène à la violence, la violence mène à la haine, la haine mène à la guerre. L’Histoire l’a prouvé plus d’une fois et Charles a peur de ça, à vrai dire. Il a peur de devoir fuir le pays pour protéger son fils, peur que ce dernier soit prit entre des feux qu’il ne comprend même pas. Peur de devoir le protéger jusqu’à devoir se sacrifier lui-même. Peur, au final, de n’avoir connu que la solitude tout au long de sa vie. Charles, il a surtout peur de mourir seul. Il grogne contre lui-même; parce que s’il est un télépathe doué et qu’il peut bien faire changer d’humeur à qui que ce soit, ça ne marche pas sur lui-même.

— Demain, je m’occuperai de faire entendre le cas de Lorna. À partir de là… je ne peux pas user de mon pouvoir sur toute l’administration mais si ça doit l’aider, alors j’en ferais usage.

Déterminé, Charles finit par écraser sa cigarette dans le cendrier prévu à cet effet avant de revenir à l’intérieur de la maison. Il indique à tout le monde que le souper sera servi rapidement, donc il faut se diriger vers la cuisine. À son tour, il suit toute la petite troupe et en profite pour aller apporter un peu à manger à David. Ce dernier s’excuse et serre son père dans ses bras, qui reste de longues minutes avec lui jusqu’à ce qu’il se rendorme après avoir mangé un peu. Ramenant une assiette presque vide, Charles s'assoit à table et grignote un peu à son tour, laissant les jeunes parler entre eux. Ca lui fait du bien, de voir un peu de vie dans cette maison et il pose un regard reconnaissant sur Erik. Un regard reconnaît et intéressé, quelque part. Charles n’est pas intéressé par les relations sérieuses parce qu’il sait très bien qu’au final, les gens qu’il aime finissent mal. Mais rien ne l’empêche d’avoir une aventure d’un soir, même s’il porte encore son alliance.

Une aventure d’un soir qui pourrait bien être Erik, pense-t-il en fixant l’Allemand lourdement. C’est un homme charmant après tout, un homme qui n’a pas non plus le temps de draguer quelqu’un pour arriver à ses fins. Un homme trop occupé par ses enfants pour être en couple avec qui que ce soit. Alors sans doute est-ce une bonne idée que de profiter d’une soirée pareille. Charles en reste persuadé, ils en ont besoin tous les deux. Il lui envoie donc par la pensée, une simple question, tout en continuant de le fixer.

“Que diriez-vous d’une partie d’échec autour d’un bon verre de vin une fois les enfants couchés ?”
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
En fumant cette cigarette, ça lui fait réaliser qu’il n’a pas fumé depuis bien longtemps. Manque de moyen, tous ses revenus partent dans l’école de ses enfants et le loyer de la maison, ainsi que les repas. Se massant une tempe d’une main, il soupire un peu en écoutant Charles parler, en profitant pour l’observer de la tête aux pieds. L’homme au magnétisme hausse un sourcil. Un idéal comme celui-là est parfaitement respectable. D’ailleurs, il ne comprend pas pourquoi ça n’est resté qu’à l’état de projet.

Vous auriez dû aller au bout de vos pensées. Je pense que vous auriez pu aider encore plus de gens qu’actuellement… Mais c’est vrai que voir les projets aboutir est plutôt compliqué. Le monde en serait merveilleux si c’était le cas.

Un petit sourire jaune étire les lèvres de l’Allemand, qui se redresse un peu. Lui aussi avait un rêve, pour lequel il s’est battu jusqu’il y a tout récemment, jusqu’à ce qu’il doive partir avec sa famille dans un pays ‘meilleur’.

Merci, Charles. Pour ce que vous faites pour Lorna. J’espère que vous arriverez à faire entendre votre voix davantage que la mienne.

Il suit le télépathe des yeux, son regard s’attardant de manière pas si innocente que ça sur les fesses du professeur, souriant vaguement avant de jeter son mégot dans le cendrier à son tour, et rejoindre tout ce petit monde. Ses enfants sont joyeusement bruyants et emplissent la cuisine de bavardages tout à fait enfantins. Lorna a retrouvé le sourire grâce à ses cadets – mais évidemment aussi avec la perspective que les choses pourront aller mieux pour elle à l’école, et Erik sourit en voyant cette scène. Lui, l’animation, il en a tous les soirs. Avec les jumeaux qui parlent sans arrêt quand ils sont avec leur père – surtout Wanda qui est plutôt discrète et timide. Et avec Lorna qui apporte aussi une touche de féminité et de maturité malgré son âge – même si parfois ses mots dépassent sa pensée parce qu’elle est dans un âge où les jeunes n’ont presque peur de rien. Presque, parce que l’adolescente connait les conséquences des bêtises avec son père. Il ne crie pas, jamais. Il n’élève jamais la voix mais il fait bien comprendre que ses enfants sont allés trop loin. Juste un regard, et quelques mots suffisent pour les dérapages.

Mais ce soir, il n’en est rien. Ses enfants mangent joyeusement, Pietro reste à table, épuisé même de s’être autant dépensé – tout comme Wanda qui baille régulièrement, et Lorna n’est pas sur son téléphone non plus. Sans doute qu’ils retrouvent le plaisir de dîner en famille, même si techniquement, Charles et David ne font pas partis de leur famille mais visiblement, c’est tout comme. Les jumeaux et l’adolescente ont rapidement adopté le télépathe, ce qui n’est pas une mauvaise chose selon Erik.

D’ailleurs, en parlant du télépathe, le manipulateur de métal surprend ce dernier à le fixer d’un air… Etrange ? il ne sait pas vraiment comment qualifier la manière dont Charles le regarde. Néanmoins, un fin sourire étire ses lèvres, sourire qui s’élargit en écoutant la question silencieuse du brun. En guise de réponse, Erik se contente de lui faire un clin d’œil, signifiant sans mal qu’il accepte la proposition, avant de retourner son attention sur ses enfants qui veulent constamment que leur père soit avec eux et les regardent. Pour une fois qu’ils peuvent avoir leur papa toute une soirée, ils en profitent.

Après le dîner, Erik attrape Pietro et Wanda sous ses bras, les enfants riant aux éclats, tandis que Lorna part devant pour rejoindre sa chambre après avoir souhaité la bonne nuit à son père. Erik en est sûr, elle va parler à cette mystérieuse personne qu’elle avait au téléphone. Il va alors coucher ses jumeaux, racontant une histoire à Wanda et Pietro – même si Pietro prétend que les histoires sont nulles, il écoute quand même son père – et ce jusqu’à ce qu’ils s’endorment. Soupirant de soulagement, il a beau adorer ses enfants, c’est toujours un bonheur quand ils sont tous couchés et endormis, il se permet de rejoindre enfin Charles.
Charles Francis Xavier
Charles Francis Xavier
Si Charles ne remarque pas l’oeillade vers son fessier, il ressent quelque chose dans l’air, quelque chose qui s’apparente à de la satisfaction et à du désir. Souriant tout au long du repas, il est ravi de pouvoir rester assis encore un moment afin de son étant ne soit pas visible. En effet, plus de dix ans sans avoir la moindre compagnie intime fait qu’un simple clin d’oeil a le pouvoir de rendre Charles aussi nerveux qu’impatient. Ca n’est pas une chose à laquelle il est habitué; lorsqu’il a connu sa femme, c’était à un bal costumé organisé par deux familles riches de la ville et il l’a courtisé de façon tout à fait classique. Un baiser sur la main, une danse. Les masques qui tombent et le premier baiser d’un amour qui s’éveille. Depuis, Charles n’a rien connu d’autre que sa main droite et encore, pas toujours. Entre David dont il faut s’occuper continuellement et les cours à préparer ainsi que les contrôles et les examens, autant dire que Charles a oublié ce que ça fait que d’être désiré par quelqu’un.

Le repas se passe normalement, mais c’est une chose à laquelle le télépathe n’est plus habitué non plus. Les repas en général dans cet endroit se passent en silence. David fixe la télévision parce que ça lui suffit amplement et qu’il n’a pas vraiment d'interactions sociales pour vivre. Charles tente bien de lui parler mais ça ne fonctionne que très peu. Alors entendre des conversations aussi classiques fait rire le professeur qui participe un peu à la discussion. Mais Erik est un sujet bien plus passionnant et sans le vouloir, il le fixe à quelques moments. Il y a même cet instant où il apprécie une cuillère de crème glacée, laissant longuement sa langue glisser le long du métal. Mais c’est indécent de faire ça devant les enfants; si les plus jeunes ne sont pas à même de comprendre, Lorna elle pourrait bien réaliser ce qui se passe, ce qui ferait tomber à l’eau la soirée qui s’annonce plus que charmante. Alors il se force à détourner le regard jusqu’à finalement que le repas se termine. Immédiatement, Charles en profite pour s’échapper, ayant souhaité la bonne nuit aux enfants.

Il se dirige vers un bureau un peu éloigné du salon et des chambres. Grâce au pouvoir de Charles, il pourra indiquer si un enfant se lève, ou si quelque chose ne va pas de toute façon. C’est pratique, d’être une alarme vivante. En attendant qu’Erik retrouve sa trace, le professeur installe donc la pièce. Deux fauteuils face à face, entourant une table qui comprend une jeu d’échec flambant neuf. Charles va éteindre la lumière de la pièce ensuite, ne laissant que la cheminée allumée et une lampe tout au fond de la pièce. Sur cette table, Charles y pose une bouteille d’un grand cru -ce qui peut s’apparenter à de la drague pour le télépathe- ainsi que deux verres qu’il remplit à moitié. Tous deux ont bien mérité un peu de bon temps, une bonne partie d’échec ainsi qu’un verre pour décompresser. La journée n’a pas été facile; stressante pour Charles, probablement étrange pour Erik. Charles s'assoit finalement sur l’un des fauteuil et croise les jambes. Il prend son propre verre en main et déguste tout en douceur, l’oeil perçant fixant la porte d’entrée du bureau. Erik ne va pas tarder, il peut sentir son esprit se rapprocher de pas en pas.
Erik Magnus Lehnsherr
Erik Magnus Lehnsherr
Des lustres. Des lustres qu’il n’avait pas regardé quelqu’un autrement que d’un regard neutre. Des lustres qu’il n’avait pas senti son coeur tambouriner dans sa poitrine un peu plus fort en observant quelqu’un. Un émoi d’adolescent, presque, et ça l’apaise presque. Ça lui donne, l’espace d’un moment, l’impression d’être normal. De ressentir des choses normales, même si c’est un homme présentement et pas une femme. Charles ne le laisse pas indifférent ; ça n’est pas une question de physique. Erik n’est pas aussi superficiel et ne regarde pas l’apparence d’une personne pour juger si elle va lui plaire ou non. Du peu dont il a pu discuter avec lui, son esprit l’intéresse. Un esprit vif, qui comprend, qui analyse, qui cherche des solutions. Même si ses idées semblent utopiques, ils ont au fond, cette même intention de protéger leur cause : la cause Mutante.

Un sourire flotte sur les lèvres de l’Allemand, l’esprit apaisé pour une fois. Lorna ne tardera pas à s’endormir, il sait très bien qu’elle ne reste jamais sur les écrans bien longtemps. Les jumeaux dorment à poings fermés après avoir autant joués ; l’avantage d’avoir deux piles électriques, c’est qu’ils sont toujours épuisés à la fin de la journée la plupart du temps. Ainsi, Erik a l’esprit tranquille. La maison est calme ; pas de circulation au dehors qui pourrait gâcher le silence des lieux. Le fils de Charles aussi doit être en train de dormir, très probablement. Dans d’autres cas, ça n’est pas un garçon particulièrement bruyant.

Erik demande tout de même son chemin à l’un des domestiques de Charles, ne connaissant pas les lieux et n’ayant aucune idée de l’endroit où se trouve le télépathe. Il ne tarde donc plus à pénétrer dans cette pièce, ses yeux se plissant légèrement de part l’obscurité des lieux ; une ambiance tout à fait sympathique flotte dans l’air. Mais ce qui le fait davantage sourire, c’est Charles. A l’attendre, assis stratégiquement en face de la porte pour le voir précisément arriver. S’avançant tranquillement, fermant la porte en douceur d’un léger mouvement de main, Erik prend place en face du télépathe en observant rapidement ce qui se dresse devant lui. Un échiquier, une bouteille de vin, son verre qui l’attend sagement. S’installant confortablement dans le fauteuil dans un soupir de contentement, il braque son regard clair vers Charles.


Quel accueil, dit-il avec un sourire.

Se penchant pour attraper son verre, il le hume, l’observe avant de finalement le goûter avec un certain délice. Extrêmement rares sont les fois où il a pu boire un vin de cette qualité, et il en apprécie le goût à sa juste valeur. Reposant son verre, croisant les jambes à son tour, il lance un petit sourire équivoque au télépathe, légèrement penché vers lui. Cette fois, une lueur joueuse brille dans ses yeux.


Excellent vin, je ne crois pas en avoir bu d’aussi bon de toute ma vie, Erik marque une pause, durant laquelle il observe son verre avant de reporter son attention sur le brun en face de lui. Je vous ménagerai.

Erik désigne du menton l’échiquier, visiblement sûr de lui quant à l’idée de battre le professeur à un jeu d’échec. Il ne fait aucun doute que la défaite n’est pas une option, et il le fait savoir avec un petit sourire en coin, parfaitement provocateur.
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